Dérogations RE2020 : comprendre la réglementation environnementale du bâtiment
La RE2020 bouleverse le secteur de la construction depuis 2022, imposant des normes environnementales strictes. Selon le ministère de la Transition écologique, 78% des projets nécessitent désormais des adaptations techniques pour respecter les seuils carbone. Heureusement, plusieurs dérogations légales permettent d’assouplir ces exigences dans certaines situations.
Qu’est-ce que la RE2020 et pourquoi cette réglementation révolutionne la construction ?
La Réglementation Environnementale 2020 marque un tournant décisif pour la construction française. Entrée en vigueur en janvier 2022, elle remplace l’ancienne RT2012 et impose des exigences inédites qui transforment radicalement l’approche du bâtiment. Face à ces contraintes, existe-t-il des solutions pour préserver votre projet tout en respectant les réglementations spécifiques à la RE2020 ?
Il faut savoir que cette nouvelle norme poursuit trois objectifs ambitieux : améliorer la performance énergétique des constructions, réduire leur empreinte carbone sur l’ensemble du cycle de vie, et garantir le confort des occupants face aux épisodes de canicule. L’innovation majeure ? La RE2020 ne se contente plus d’évaluer la consommation énergétique, elle analyse désormais l’impact carbone des matériaux utilisés.
Concrètement, chaque nouveau bâtiment doit respecter des seuils stricts de consommation énergétique, limiter ses émissions de CO2 et maintenir une température intérieure acceptable sans climatisation excessive. Cette révolution pousse les constructeurs vers des solutions biosourcées, des énergies renouvelables et des techniques constructives repensées pour l’avenir climatique.
Quelles dérogations permettent de construire selon les principes de l’éco-construction ?
La RE2020 prévoit plusieurs types de dérogations pour permettre aux porteurs de projets d’adapter leurs constructions aux contraintes spécifiques de leur terrain ou de leurs objectifs architecturaux. Ces dérogations offrent une flexibilité réglementaire tout en préservant l’esprit environnemental de la réglementation.
- Dérogation géographique : Accordée dans les zones aux contraintes climatiques ou géologiques particulières. Nécessite une étude technique détaillée prouvant l’impossibilité de respecter les seuils standard et un dossier météorologique local.
- Dérogation technique : Permet l’utilisation de matériaux ou systèmes innovants non encore référencés dans la réglementation. Requiert des tests en laboratoire, une analyse de cycle de vie complète et l’avis d’un bureau d’études thermiques agréé.
- Dérogation patrimoniale : Applicable aux constructions dans les secteurs protégés ou à proximité de monuments historiques. Implique l’accord de l’Architecte des Bâtiments de France et une étude d’intégration paysagère.
- Dérogation expérimentale : Destinée aux projets pilotes testant de nouvelles approches énergétiques. Nécessite un protocole de suivi des performances sur 3 ans minimum et un engagement de partage des résultats.
Chaque demande doit démontrer que les objectifs environnementaux globaux restent atteints par des moyens alternatifs.
Comment obtenir ces autorisations spéciales pour votre projet de construction ?
La constitution d’un dossier de demande de dérogation commence par l’identification précise des contraintes réglementaires qui s’appliquent à votre projet. Contactez en premier lieu le service urbanisme de votre mairie pour obtenir un pré-diagnostic de votre situation. Cette étape préliminaire vous permettra de cibler les autorisations spécifiques dont vous avez réellement besoin.
Le dossier technique doit démontrer la justification de votre demande avec des arguments solides. Incluez une étude de sol détaillée, des plans précis établis par un architecte et une note explicative qui présente les contraintes particulières de votre terrain. Les services instructeurs accordent généralement plus d’attention aux dossiers qui présentent des solutions alternatives respectueuses de l’environnement.
Les délais d’instruction varient entre 2 et 6 mois selon la complexité de votre demande. Pour optimiser vos chances d’acceptation, sollicitez un rendez-vous préalable avec l’instructeur pour présenter votre projet en personne. Cette démarche proactive permet souvent de lever les éventuelles objections avant le dépôt officiel du dossier.
Dans quels cas ces exceptions sont-elles accordées ?
Les contraintes techniques représentent le principal motif d’obtention d’une dérogation RE2020. Lorsqu’un terrain présente des spécificités géologiques particulières, comme un sol rocheux ou instable, les solutions constructives standards peuvent s’avérer inadaptées. Les projets situés en zone sismique ou sur des terrains en pente nécessitent parfois des fondations spéciales incompatibles avec certaines exigences environnementales.
Les bâtiments patrimoniaux bénéficient également d’une attention particulière. La restauration d’une maison de maître du XVIIème siècle ne peut respecter les mêmes critères qu’une construction neuve. Un projet récent en Bourgogne a obtenu une dérogation pour conserver ses murs en pierre d’origine, tout en intégrant des solutions énergétiques adaptées au bâti existant.
Enfin, les projets expérimentaux peuvent justifier des adaptations réglementaires. Une maison passive utilisant des matériaux biosourcés innovants peut présenter des performances énergétiques supérieures aux exigences, tout en dérogeant sur certains points techniques. Ces initiatives contribuent à faire évoluer la réglementation vers des solutions plus durables.
Coûts et délais : budget prévoir pour ces démarches exceptionnelles
Les demandes de dérogation à la RE2020 engendrent des coûts supplémentaires souvent sous-estimés par les porteurs de projet. Les frais administratifs représentent généralement entre 500 et 1 500 euros selon la complexité du dossier et la nature de la dérogation sollicitée.
Les études techniques complémentaires constituent le poste budgétaire le plus conséquent. Une étude thermique approfondie coûte entre 2 000 et 4 000 euros, tandis qu’une expertise environnementale peut atteindre 3 500 euros. Ces analyses sont indispensables pour justifier techniquement votre demande auprès des services instructeurs.
Côté planning, comptez en moyenne 4 à 8 mois d’instruction supplémentaire. Cette période s’ajoute aux délais habituels de traitement du permis de construire. Les dossiers les plus complexes, notamment ceux impliquant des contraintes patrimoniales ou environnementales spécifiques, peuvent nécessiter jusqu’à 12 mois d’attente.
L’accompagnement par un expert en réglementation thermique représente un investissement de 1 500 à 3 000 euros, mais optimise significativement vos chances d’obtenir une réponse favorable dans les délais les plus courts.
Vos questions sur les dérogations RE2020

Quelles sont les nouvelles règles écologiques pour construire en 2024 ?
La RE2020 impose des seuils d’émissions carbone stricts, une isolation renforcée et limite le chauffage gaz. Les constructions doivent privilégier les énergies renouvelables et les matériaux biosourcés.
Comment contourner légalement les contraintes de la RE2020 ?
Plusieurs dérogations officielles existent : zones climatiques spécifiques, contraintes techniques particulières, patrimoine architectural ou impossibilité de raccordement aux réseaux. Chaque situation nécessite une étude personnalisée.
Quelles dérogations existent pour la réglementation environnementale ?
Les principales dérogations concernent les zones de montagne, les bâtiments historiques, les terrains en pente ou les projets d’autoconstruction avec contraintes techniques avérées.
Est-ce que je peux encore construire une maison traditionnelle avec la RE2020 ?
Oui, mais avec des adaptations obligatoires : isolation performante, système de chauffage écologique et respect des seuils carbone. L’architecture traditionnelle reste possible avec ces ajustements techniques.
Combien coûte une construction qui respecte les normes écologiques ?
Le surcoût varie de 5 à 15% selon les choix techniques. Les aides publiques et économies d’énergie compensent généralement cet investissement sur le long terme.





